Deuxième groupe de critères : la Guerre ou la Paix
Dans toute relation, à tout moment de celle-ci, chaque personne se considère, "ici et maintenant", comme étant dans l'une des deux positions de base par rapport à l'autre: en Guerre ou en Paix.
Et cela peut changer au cours de la même journée.
Donnons un exemple : Pierre passe la soirée avec Jean. Jean ne comprend pas vite la marche des pièces aux échecs et Pierre qui n'est pas très patient (il n'a d'ailleurs jamais coché cet adjectif dans son adjectivogramme), finit par le traiter de tous les noms d'oiseau qu'il connaît et il s'ensuit une bagarre verbale (Guerre). Après une bonne sieste, les deux amis décident d'aller boire quelques canons, en se tapant mutuellement dans le dos (Paix retrouvée).
Très généralement, les gens préfèrent vivre des relations pacifiques que des relations guerrières. Cependant, chacun de nous possède un seuil de tolérance à la Guerre bien précis ; certains même aiment la bagarre, et pas seulement verbale.
GUERRIER
PACIFIQUE
On dit du type Guerrier qu'il aime bien la bagarre, soit parce qu'il la provoque de lui-même, soit parce qu'il réagit toujours de façon agressive.
Il peut partir en guerre contre les idées dominantes, dans ce cas c'est un intellectuel " révolutionnaire " ou simplement aimer participer à des actions belliqueuses. Il a du mal à s'entendre avec les gens, sauf ceux qui aiment obéir.
Son agressivité peut n'être que verbale, ou ludique. Il aimera facilement les jeux de simulation guerrière : jeux de go, jeux d'échecs, jeux de rôles, ou encore les jeux vidéos sanglants où les points sont les morts de l'adversaire.
Mais, dans un autre domaine, il se réjouira de la déconfiture des autres. Il participera à des " commandos commerciaux ", aimera définir ses " cibles marketing " et jugera de sa réussite au nombre de cadavres qu'il laissera sur le tapis, même s'il ne s'agit que de produits concurrents.
A priori, rien n'empêche qu'à certains moments d'une opération de changement, nous passions par des étapes guerrières dans une relation ; toutefois, la guerre doit être voulue et contrôlée.
Déclarer la guerre peut être une stratégie ; se sentir en guerre avec l'autre restera une faiblesse.
A cette faiblesse, nous préférerons le sentiment de paix.
Dans la tête du Pacifique on trouvera des slogans tels que : " De la paix avant toute chose, ne cherchons pas les conflits, même si je suis le plus fort, se battre est fatigant, les autres ne méritent pas qu'on les engueule, passons sur les erreurs, les mesquineries, et ne faisons de peine à personne, même à ceux qui l'ont bien mérité ".
Le Pacifique n'est pas automatiquement un soumis, ni un calme, ni un gentil, simplement quelqu'un qui n'aime pas la guerre et qui préfère une concession à un conflit. Ce qui le fait passer parfois pour plus faible qu'il n'est en réalité.
L'adjectif qui le caractérise est " conciliant ". Le pacifique ne répondra pas à l'automobiliste qui l'invective ou alors par un sourire d'impuissance désolée, il descendra du trottoir quand il rencontrera une bande à l'allure inquiétante et s'écartera des groupes discutant très fort autour de la machine à café.
En entreprise, dans les réunions, il cherchera à montrer aux belligérants qu'ils ont tous raison, d'une certaine façon, selon le point de vue auquel on se place. Il " se mettra à la place " des autres et comprendra facilement leurs points de vue, même si ceux-ci sont très divergents du sien.
On peut faire les mêmes remarques pour ce trait de personnalité que pour le trait égalitaire. Rien n'empêche de chercher la résolution des conflits par la voie pacifique, à condition d'être prêt à tout moment, s'il le faut, de s'engager dans des chemins plus guerriers.
La méthode Relatio privilégie la stratégie aux rapports de force brutaux ; elle s'inspire plus des arts martiaux que de la boxe.
Il n'en reste pas moins que, parfois, une brutalité, est la seule façon de débloquer les situations. La CD n'évite pas les guerres qu'elle considère comme des actes aussi normaux que les actes de paix.
L'autre est souvent pour nous une gêne, et, pour s'imposer à lui, il est souvent fort utile de jouer du coude au comptoir.